Grâce à BRS, je peux rendre ce que j’ai reçu

06 septembre 2023

Carol Souza Fernandes n’était en service chez KBC Groupe que depuis deux semaines lorsqu’elle a été contactée par BRS. En tant qu’experte en législation anti-blanchiment, avait-elle envie de soutenir deux institutions de microfinance équatoriennes (IFM) sur le plan de la conformité, du respect des lois et des réglementations locales et internationales ? Carol n’avait jamais entendu parler de BRS auparavant, mais en tant que Belge aux origines brésiliennes, elle connaissait les conditions de vie en Amérique du Sud et l’importance de la microfinance. Elle n’a donc pas hésité une seule seconde. En avril, elle s’est envolée pour sa première mission BRS, avec d’autres bénévoles de KBC.

Quels sont les besoins ?

" Cette mission a commencé avant mon départ. J’ai eu quelques entretiens en ligne avec Patricia Hollinger de l’Institut BRS et les deux coopératives d’épargne et de crédit que j’allais visiter, Hermes Gaibor et San Antonio. J’ai appris qu’ils avaient besoin de soutien pour mettre en place un cadre de contrôle, pour élaborer une politique de respect des règles et pour décrire la fonction du responsable chargé de la surveillance. Et ils étaient vraiment à la recherche de conseils pour lutter contre d’éventuelles pratiques de blanchiment.

Plus d’infos sur place

Lors d’un premier webinaire, je les ai aidés à poser les principes de base d’un bon système de contrôle. Mais le vrai travail a eu lieu sur place. Parce que c’est sur le terrain que l’on se fait une vraie idée des besoins concrets, du fonctionnement et de la technologie disponible. 

C’est ainsi que j’ai vu que la politique de contrôle d’Hermes Gaibor, la plus jeune des deux organisations, en était encore à ses balbutiements. Nous avons commencé par poser les principes de base et par les inciter à élaborer une charte politique et à répartir les responsabilités. San Antonio, une coopérative plus ancienne et plus réputée, était clairement plus avancée. Mais nous y avons également découvert des lacunes. Par exemple, ils n’étaient pas conscients des restrictions importantes en matière de transactions monétaires depuis et à destination de l’étranger imposées par la réglementation internationale et également applicables à une partie de leurs activités bancaires.

Allier confiance et contrôle 

La conformité est une thématique complexe. Elle est aussi difficile pour les coopératives qui doivent s’armer contre la fraude et les irrégularités. Des conflits d’intérêts menacent de surgir, d’autant plus lorsque les personnes se connaissent bien. Pourquoi chercheriez-vous à en savoir plus sur la demande de crédit d’un ami si vous lui faites confiance ? Et que se passe-t-il si vous soupçonnez des abus de la part de votre voisin avec qui vous êtes en bons termes ? Nous nous sommes penchés sur ces questions lors d’ateliers sur l’éthique d’entreprise et sur la lutte contre les dilemmes. 

Une vulnérabilité au blanchiment

Outre l’aspect relationnel, nous avons également fait face à des défis propres à la région. Au fil des témoignages des personnes que vous rencontrez, vous découvrez le contexte difficile dans lequel ces coopératives doivent fonctionner. Cette région est traversée par les circuits de la drogue et de la traite des êtres humains. La grande criminalité et la pauvreté importante, le manque de sécurité et l’absence d’autorité publique rendent ces IFM particulièrement vulnérables aux pratiques de blanchiment d’argent. Ainsi, Hermes Gaibor soupçonnait que l’un de ses clients était utilisé, délibérément ou non, comme mule financière par les trafiquants de drogue. Un grand risque pour la coopérative, car elle aurait pu perdre sa licence bancaire. 

Il faut un climat de confiance pour parler de ce sujet. Ce n’est qu’en étant présent sur place et à travers le contact humain que l’on établit une relation qui permet ces discussions. 

Rendre ce que j’ai reçu

Hermes Gaibor et San Antonio vont maintenant travailler pour lutter contre la fraude. Et j’ai envie de les aider. J’ai moi-même eu de nombreuses opportunités dans la vie. J’ai pu étudier et j’ai été encouragée à me développer. Maintenant, c’est à mon tour de partager mes connaissances et de donner aux autres des opportunités de croissance. Le bénévolat pour BRS s’inscrit parfaitement dans ce cadre. Comme BRS, je souhaite renforcer les organisations qui offrent des opportunités. Parce que je crois en un monde meilleur et je veux y contribuer. C’est ce qui m’épanouit et me rend heureuse."