Sa première mission en tant que volontaire de BRS a conduit Juan Guldentops, collaborateur de KBC Groupe en Bulgarie, en Équateur. À la question de savoir s’il s’agissait de sa première fois en Amérique latine, Juan répond avec le sourire. " En fait, non. Mais je ne me souviens pas de grand-chose de ma première fois. Je suis né au Venezuela ! " Juan n’avait qu’un an et demi lorsque ses parents sont rentrés en Belgique. Le seul souvenir concret de cette époque, c’est son prénom. Un prénom qui lui a manifestement permis d’entrer plus facilement en contact avec les Équatoriens.
" C’est Philip Marck, de l’Institut BRS, qui m’a demandé si cela m’intéressait de passer quelques jours en Équateur pour soutenir les coopératives d’épargne et de crédit dans leur processus d’octroi de crédit. En tant qu’ancien collègue et ami proche, il connaît mon expérience dans ce domaine. Et il se souvenait également que j'avais à une époque suivi des cours d'espagnol. Mon espagnol était un peu rouillé, mais pour le reste, j'ai tout de suite été enthousiaste. J’aime partager mon expertise. Ma connaissance du micro business en Bulgarie – pas tout à fait la même chose que la microfinance, mais il y a des points communs – allait certainement être utile.
Nous sommes partis avec plusieurs collaborateurs et bénévoles de BRS. J'ai travaillé en duo avec Pieter Vanwildemeersch, un collègue de KBC qui parle parfaitement l’espagnol et sur lequel j’ai pu m'appuyer.
Nous nous sommes tout d’abord rendus chez Hermes Gaibor, une organisation de microfinance relativement jeune et petite. Leur question concrète était la suivante : comment faire en sorte que nos clients remboursent leurs crédits à temps ?
La réponse à cette question commence par le processus d'octroi de crédits. Comment procéder ? Et à qui s’adresser ? Pour y voir plus clair, nous avons rencontré le management et l’équipe de crédit et nous avons aussi discuté avec un client. Avec les responsables des crédits, nous avons ensuite examiné plus en détail toutes les étapes par lesquelles ils passent lors d’une demande de prêt. Nous avons travaillé de manière très concrète, via un jeu de rôles avec des clients fictifs. Pieter et moi avons ensuite formulé des recommandations. Par exemple pour les aider à établir le profil de leurs clients et adapter la procédure d’approbation des crédits en conséquence. Avec un client qui rembourse ses crédits à temps depuis déjà cinq ans, vous ne devez plus suivre les mêmes étapes que pour une première demande. Et vous ne devez pas non plus lui appliquer les mêmes tarifs.
La deuxième coopérative que nous avons visitée, San Antonio, existe depuis longtemps et leur processus de prêt est plus au point. Notre apport a donc été plus modeste. Mais ici aussi, nous avons suggéré d’affiner davantage le profil de leurs clients, tant pour la gestion des risques que pour des raisons commerciales.
La manière de faire de BRS correspond tout à fait au style que j’adopte moi-même en tant qu’expatrié à l’étranger. En Bulgarie, je n’arrive pas comme le Belge qui sait tout et qui dit comment il faut faire. Je préfère plutôt expliquer pourquoi j’estime que certaines choses pourraient mieux fonctionner autrement. En Équateur aussi, nous avons formulé des recommandations sur la base de notre propre expérience. Mais au final, c’est à eux de choisir ce qu’ils feront de nos conseils. Pour moi, c'est une évidence.
Cette première expérience en tant que volontaire BRS s’est avérée passionnante et enrichissante. Agréable aussi, même si c’était tout sauf des vacances. Et certainement intéressante !
J’ai particulièrement apprécié les rencontres avec les clients. Elles m’ont permis de découvrir le contexte dans lequel les gens vivent et leur manière de travailler. Et également à quel point les microcrédits les aident vraiment à avancer. J’ai notamment eu l’occasion de rencontrer Alfredo, un producteur de cacao membre de la coopérative San Antonio depuis 8 ans. Grâce à un crédit supplémentaire de 400 euros, il a pu améliorer la taille et l’entretien de sa plantation.
Et quoi de plus beau qu’un agriculteur qui parle de son travail ou un chef d'entreprise qui parle de son entreprise ? Pour moi, c'est toujours un plaisir d'écouter ce genre de témoignage. Que ce soit en Belgique, en Bulgarie ou en Équateur, les gens sont fiers de leur travail ! Leur entreprise, aussi petite soit-elle, c’est leur enfant. Et lorsqu’ils en parlent, c'est toujours avec amour.
De toutes les expériences en Équateur, c’était pour moi la plus belle !"