"C’était écrit : tôt ou tard, je devais rejoindre BRS", explique Arnold Rahier. Arnold a longtemps travaillé pour le Boerenbond et est désormais spécialiste des assurances agricoles et horticoles chez KBC. Il a précédemment organisé pour des agriculteurs belges des voyages de découverte de projets dans le Sud, où il a découvert le microfinancement. Le bénévole KBC idéal pour BRS !
"Lieven Keppens de l’Institut BRS m’a contacté pour me poser des questions sur les assurances récoltes, une branche qui n’en est encore qu’à ses balbutiements, ici comme dans le Sud. Concrètement, il s'agissait d'un projet d'assurance auprès de l'organisation de microfinancement éthiopienne Wasasa. Pour mieux comprendre le problème, je suis parti en Éthiopie avec Lieven et deux autres bénévoles.
Wasasa a lancé la microassurance il y a deux ans. Sur leurs 20 000 agriculteurs potentiels, seuls 4 à 500 clients ont souscrit une telle assurance récoltes. Il s’agit donc d’un petit groupe, et la situation est identique en Belgique. Les agriculteurs de Wasasa doivent en outre tout financer eux-mêmes, avec de fortes primes, alors qu’en Flandre, les pouvoirs publics interviennent parce qu’il s’agit d’un risque difficilement assurable.Pour donner des conseils sur l'assurance récoltes, vous devez d'abord savoir si tous les paramètres techniques agricoles sont en ordre. Nous voulons dans un premier temps avoir plus de visibilité sur ce point. Le sol a-t-il été travaillé correctement ? Les semences sont-elles de bonne qualité ? La récolte est-elle efficace ? Ce n'est que lorsque l'on sait que tout est optimal du point de vue agrotechnique pour que la récolte soit couronnée de succès qu'il est judicieux de l'assurer. Une autre IMF que nous avons visitée connaissait parfaitement ce principe. L'optimisation de l'agriculture est prioritaire pour assurer les récoltes.
Une multitude de facteurs supplémentaires viennent s’ajouter : la guerre qui n'est jamais loin, une explosion démographique qui aboutit à des parcelles de plus en plus petites, le changement climatique qui a aussi un impact majeur en Éthiopie.Le succès limité des deux dernières années a conduit le management à envisager de mettre un terme à son offre d’assurance. Pour ma part, je trouve cette décision prématurée. Contrairement au microfinancement, les assurances ne donnent pas directement un résultat mesurable. Cinq ans minimum sont nécessaires avant de pouvoir tirer des conclusions. J’ai donc conseillé de maintenir leur offre pour le moment.
En outre, je leur ai suggéré de ne pas proposer leur assurance agricole toute l'année. Cela évite de voir les fermiers la souscrire au dernier moment lorsque la saison s'annonce sèche.