Lorsque Koen Van Huffel, employé de KBC, parle de chiffres et de projections financières, cela semble - vraiment - amusant. Koen aime les chiffres. Et son travail au bureau d’entreprises de Courtrai. Il trouve qu’effectuer des analyses de crédit pour les grandes entreprises familiales est « sympa », « amusant ». Il est donc l’homme idéal pour initier, en tant que volontaire pour BRS, les institutions de microfinance (IMF) à leur nouvel instrument de calcul : Microvision.
Koen : « Microvision est un outil de projection financière conçu par Microfact, une initiative de BRS et de l’ONG luxembourgeoise ADA. Sur la base d’un simple document Excel, il permet aux IMF d’effectuer une projection de leurs résultats à l’avenir et d’établir un planning stratégique. Les formules intégrées montrent d'emblée l'impact des différentes options envisageables. Un vrai bonheur !
Évidemment, j'ai d'abord suivi moi-même une formation pour maîtriser Microvision, avec un groupe international de collaborateurs et de consultants IFM. Avec l'un des autres élèves, Manzi Ndamukunze, originaire du Rwanda, je me suis rendu en Ouganda en janvier pour animer à Madfa Sacco notre premier atelier Microvision. Passionnant !
Koen : Madfa Sacco (Mafindi District Farmers Association) est une coopérative d’épargne et de crédit située dans l’ouest de l’Ouganda. Les actionnaires - surtout des agriculteurs locaux - sont justement les emprunteurs et les épargnants. Une équipe d’experts professionnels dirige l’IFM.
Tout d'abord, Manzi et moi avons défini les objectifs avec la direction et le Conseil d'administration. Où Madfa Sacco veut-elle être dans trois ans ? Et quelles sont les priorités ? Avec ces objectifs clairs en tête, nous nous sommes mis au travail avec la direction, et avons commencé à parler de Microvision.
Koen : Notre travail a débouché sur des résultats concrets. Par exemple, Madfa Sacco souhaite que, d’ici trois ans, la somme de tous les crédits qui n’ont pas été remboursés à temps ne dépasse pas 5 % du total des prêts en cours. En complétant les variables et les projections, nous avons pu déterminer clairement ce qui devait être fait pour atteindre cet objectif. Cela permet également de voir, au fil du temps, si l’on est sur la bonne voie, car « espérer que tout aille dans le bon sens » ne suffit pas.
Il en va de même, par exemple, pour le recrutement de collaborateurs supplémentaires ou l'investissement dans la construction d'un bureau supplémentaire. Microvision indique immédiatement si ces options sont réalisables financièrement. Et si elles sont réalisables sans que les prix n’augmentent pour les clients. Microvision contribue ainsi à maintenir l’équilibre entre l’objectif social et la durabilité financière.
Koen : Ce juste équilibre profite également aux clients. Ils en tirent tout le bénéfice, car les microcrédits changent leur monde.
Prenons Juliet, une femme de 37 ans. Elle a commencé avec une vache, elle en a maintenant six. Elle cultive également du maïs, des tournesols et des cacahuètes. C'est avec beaucoup de fierté qu’elle m’a montré sa nouvelle maison. Le contraste avec la cabane misérable d'il y a quelques années était incroyable. Juliet est devenue une femme importante qui, grâce aux microcrédits, a réussi à créer un avenir pour elle et pour ses enfants. Cela force le respect.
Koen : Pour moi, c'était une expérience unique. Une aventure. En tant que volontaire BRS, j'ai l'opportunité de contribuer à éliminer les inégalités dans le monde. Cette méthode nous permet de laisser toute leur dignité à ces personnes que nous aidons. C’est très important. Car derrière tous ces chiffres, avec lesquels j’aime tant jouer, il y a de vraies personnes, qui ont toutes une histoire. Et c'est cela qui m'importe : que ces personnes aient un avenir et puissent avancer dans la vie.