Franck Kamdem a étudié les mathématiques au Cameroun et a été diplômé en sciences actuarielles en Belgique. Il est ensuite devenu Risk Manager Methodologist chez KBC. Il y jongle avec les chiffres, les modèles mathématiques et les statistiques afin de détecter et de limiter autant que possible les risques liés à l’octroi de crédits. BRS était à la recherche d’un profil similaire pour une mission de bénévolat pour le RCPB (Réseau des Caisses Populaires du Burkina).
Franck : " J’ai passé les vingt-deux premières années de ma vie au Cameroun. C’est dans ce pays que j’ai pu voir de près ce que la banque coopérative pouvait signifier. Mes grands-parents vivaient de l'agriculture et de petits commerces. Comme ils n’avaient pas de revenu fixe, ils ne pouvaient pas accéder au système bancaire ordinaire. C’était sans compter sur les banques coopératives qui leur ont accordé un prêt et des conseils sur mesure. Ils ont ainsi pu se construire une vie meilleure et donner plus de possibilités à leurs enfants et petits-enfants. Lorsque j’ai appris à connaître BRS grâce à mon travail chez KBC, j’ai immédiatement su que je voulais travailler pour eux. "
Franck : "Ma première mission m’a conduit au RCPB, un réseau de banques coopératives, au Burkina Faso. Les clients de ces banques sont des agriculteurs, des enseignants, des petits entrepreneurs tels que des vendeurs de thé ou d’huile de palme, etc. Alain Baeck, bénévole KBC, ainsi que Lieve Meganck de l’Institut BRS m’accompagnaient. Ils étaient des collègues très sympathiques avec une expérience incroyable, aussi dans le RCPB. Notre mission était d’offrir un soutien dans le développement de systèmes structurels de contrôle interne et d’audit. Car sans système de contrôle cohérent, les coopératives membres du RCPB risquent de perdre leur licence bancaire. "
Franck : "Alors que Lieve et Alain organisaient des ateliers axés sur la pratique autour de l’audit et du contrôle interne, je me suis penché sur les processus de risque des coopératives RCPB. Quels contrôles effectuent-ils ? Comment cela se passe-t-il ? Comment voient-ils si un client manque à ses obligations ? Je l’ai fait avec Mahamadi Soaré, le nouveau directeur du contrôle interne. Et avec des personnes des coopératives, avec lesquelles j’ai passé en revue très concrètement les processus de crédit. "
Cela s’est fait en toute transparence, entre collègues. Ils me partageaient leurs informations sans hésiter, même lorsque cela ne se passait pas bien. Par exemple, il s’est avéré que les garanties qu’ils demandent à leurs clients – une propriété foncière par exemple – n’étaient pas toujours enregistrées et contrôlées. Leur transparence a permis de donner des conseils très ciblés pour améliorer la situation.”
Franck : "Mon travail pour le RCPB a une fois de plus clairement démontré la plus-value de la banque coopérative. Dans les portefeuilles de l’une des banques, j’ai pu voir qu’un agriculteur avait contracté un premier crédit de quinze euros en 2011. Au fil du temps, il a contracté des emprunts de plus en plus importants. Et la superficie de son exploitation a également augmenté. Depuis lors, ce client a reçu un crédit de 1000 euros et a développé une grande entreprise.
Cette histoire confirme ce dont j’ai été témoin chez mes grands-parents, à savoir que la banque coopérative et les microcrédits sont vraiment un instrument très puissant pour aider la population plus pauvre à aller de l’avant. Et si les banques coopératives gardent les risques sous contrôle, elles deviendront plus fortes et plus durables. Les conséquences de ce processus ne doivent pas être sous-estimées. Les banques coopératives aident vraiment le pays à progresser."