Voudraient-ils recommencer ? « Avec grand plaisir, oui ! » La réponse enthousiaste de Barbara Mestdagt et Antoine Landtmeters, collaborateurs de CBC à Namur, laisse peu de place au doute. Mi-septembre, ils sont partis en mission pour BRS pendant une semaine à Kaya, dans le nord du Burkina Faso. Avec Trias, le partenaire avec lequel BRS collabore sur place, ils ont encadré une concertation entre les représentants du RCPB (Réseau des Caisses Populaires au Burkina, un réseau de banques coopératives) et les associations de producteurs de riz et d’oignons.
Barbara : « Le but de notre visite était d’apporter du soutien afin de rendre les microcrédits plus accessibles aux agriculteurs. Jusqu’alors, les agences de crédit du RCPB s’adressaient principalement aux petits commerçants. Avec la caisse de crédit de Kaya comme projet test, les banques coopératives essaient désormais de lancer des crédits agricoles dans le nord. Pour ce faire, ils travaillent en premier lieu avec des producteurs de riz et d’oignons. »
Antoine : « Une précédente mission de BRS avait révélé que les agents de crédit de Kaya n’étaient pas familiarisés avec le secteur agricole. Et inversement, que les agriculteurs connaissaient mal le monde financier. Il arrive ainsi par exemple qu’un agriculteur ne rentre une demande de crédit qu’au moment où il veut commencer à semer. Mais d’ici le moment où cette demande est approuvée, la saison des semis est terminée. »
Barbara : « La plupart des agriculteurs ne sont pas non plus en mesure de présenter des chiffres sur leurs revenus ou leur rendement. Cela complique la réalisation d’une analyse correcte de leur demande de crédit. En outre, nombre de ces producteurs de riz et d’oignons sont analphabètes. Si les banques veulent toucher les agriculteurs, elles doivent traduire de façon créative et présenter de façon visuelle les informations sur les demandes de crédit et tout ce qui s’y rapporte. »
Antoine : « Notre présence en tant qu’expert et facilitateur de la discussion a été une belle occasion de rassembler pour la première fois agriculteurs et banques autour de la table, et de les faire parler de leurs besoins et questionnements. Si les agents de crédit apprennent à connaître le cycle de production de l’agriculture, ils sauront par exemple mieux quand les agriculteurs sèment et quand ils doivent acheter de l’engrais. Cela leur permet de proposer des crédits au bon moment. Et si les producteurs de riz et d’oignons comprennent quels éléments sont importants pour l’octroi d’un crédit, ils peuvent introduire leur demande à temps avec les bons documents. »
Barbara : « Les microcrédits peuvent vraiment faire la différence pour les agriculteurs, tant pour leurs propres revenus que pour la constitution d’un stock de nourriture pour la population locale. Les crédits agricoles sont une nécessité pour le RCPB également. Il y a beaucoup de concurrence dans le domaine des microcrédits. Avec les agriculteurs comme nouveau groupe cible, c’est tout un nouveau marché qui s'ouvre. »
Antoine : « À la fin de la semaine, toutes les parties ont eu des réactions positives. Chacun est convaincu de la nécessité de poursuivre et de structurer ces rencontres. Les agriculteurs et les banques apprennent ainsi à se connaître et la confiance mutuelle est renforcée. »
Barbara : « Et le RCPB, en concertation avec les agriculteurs, peut adapter les documents et critères pour les procédures de crédit à la situation spécifique des agriculteurs dans le nord du Burkina Faso. Il y a encore du chemin à parcourir mais l’unanimité sur la nécessité de ces rencontres est porteuse d’espoir. Et si je peux encore contribuer à ce projet d'une quelconque manière, je le ferai à nouveau avec grand plaisir ! »
Antoine : « Avec grand plaisir, oui ! » Une mission BRS est vraiment une expérience unique. Je ne peux que la recommander à mes collègues ! »